Photo de une : Passivhaus Institut
Partout dans le monde, la notion de bâtiment producteur d’énergie se répand aujourd’hui. Logique donc, que les labels passifs tiennent également compte de la production locale d’énergie renouvelable. C’est pourquoi en 2015, le label est décliné en « Bâtiment Passif Plus » et « Bâtiment Passif Premium », en plus de sa catégorie la plus connue qui prend le nom de « Bâtiment Passif Classique ».
L’énergie Primaire Renouvelable supplante l’énergie Primaire Totale
Pour tenir compte dans les calculs de la production possible, le fameux plafond de 120 kWh/m².an en énergie primaire totale (toutes consommations confondues), se transforme en Ep‑R, Energie primaire Renouvelable. Cette dernière subit moins de déperdition que l’énergie primaire électrique actuellement produite, elle n’est donc pas impactée par les coefficients de conversion des énergies (2,6 en Allemagne pour l’électricité), son plafond tombe donc à 60 kWh/m².an pour le label classique.
Les labels passifs « Bâtiment Passif Plus » et « Bâtiment Passif Premium »
Valoriser les bâtiments producteurs d’énergie
Pour ces 2 nouvelles déclinaisons, le besoin de chauffage est le même que dans le standard classique : 15 kWh/m².an. En revanche, elles prendront en compte la génération d’énergie par le bâtiment lui-même et évalueront son interaction avec les réseaux d’énergie qui l’entourent. Ces réseaux seront modélisés dans une approche de long terme selon leur capacité à produire l’énergie, à la stocker et à interagir avec le bâtiment.
- Dans la catégorie “Bâtiment Passif Plus”, le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/m².an d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment. Ses besoins en énergie primaire renouvelable seront inférieurs à 45 kWhEp‑R/m²SRE.an.
- Pour la catégorie “Bâtiment Passif Premium”, le bâtiment devra générer au moins 120 kWh/m².an d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment. Ses besoins en énergie primaire renouvelable seront inférieurs à 30 kWhEp‑R/m²SRE.an.
Enerphit pour la rénovation
Ce label dédié à la rénovation évolue avec une nouvelle prise en compte : celle de la zone climatique qui fera varier le besoin de chauffage entre 15 et 25 kWh/m².an. Ce zonage est également en vigueur pour la solution Enerphit par éléments, qui fixe des ambitions pour chaque élément de la construction et qui permet d’améliorer considérablement un bâtiment existant pourtant peu compatible avec le passif.
Enfin, la solution Enerphit par étapes permet de planifier la rénovation passive en plusieurs phases de travaux, (avec une conception passive dès le départ) les premières étapes donnant droit à un label provisoire de pré-certification. Le label EnerPHit est également décliné en Plus et Premium. On compte également quelques rénovations au standard du neuf. Actuellement la rénovation ne concerne que 6 % des projets labellisés.
Une constante : le logiciel PHPP
Programmé sous Excel
Pour le maître d’œuvre, le PHPP est facile d’emploi, puisque programmé sous Microsoft Excel. Il s’accompagne d’un manuel qui permet également de revenir sur de nombreux aspects pratiques de la construction passive. En somme, c’est un outil d’accompagnement à la conception passive.
Le logiciel n’est pas à proprement parler un outil de simulation dynamique, puisqu’il utilise la méthode d’approximation mensuelle. Il a cependant été validé conceptuellement par la simulation dynamique et dans la pratique par plusieurs centaines de constructions dont les consommations énergétiques ont été passées au peigne fin sur de nombreuses années, ce qui permet de confirmer par l’expérience la justesse des résultats que fournit le système.
Attention aux erreurs de saisie !
Le PHPP est « L’outil » de la maison passive par excellence, pour le neuf comme la rénovation. Il est plus simple d’utilisation qu’un logiciel de simulation dynamique. Il impose toutefois de “rentrer” les données de la construction correctement, sinon, les résultats seront aberrants. Malheureusement, personne n’est à l’abri d’une erreur de saisie ! Le logiciel compte plus de 30 feuilles de calcul.
Des données très précises
L’étude PHPP nécessite de connaître précisément la situation géographique (les données climatiques sont pré-enregistrées), les plans de façades, les coupes, les vues 3D, le plan de masse et les masques solaires. Il faut également connaître la composition des parois (structure, isolant, parements extérieurs, couverture, soubassement) permettant de calculer précisément les valeurs U et les ponts thermiques, et les caractéristiques précises des fenêtres, portes d’entrée et de la ventilation (les caractéristiques des VMC double flux certifiées figurent déjà dans le logiciel).
Toutes les dimensions extérieures des surfaces sont renseignées (fenêtres, portes, murs, plafonds, toiture, dalle etc.), afin de calculer au plus juste les déperditions. Les masques sont importants car ils influent sur les apports solaires passifs. Enfin, il faudra entrer les apports internes (incluant éclairage, appareils électroménagers, bureautique… prévus dans la maison), les modes de chauffage et de production d’ECS choisis.
La feuille de vérification
Le logiciel produit alors la feuille de vérification qui valide ou non les choix du concepteur : besoin de chauffage, énergies primaires totales, méthode mensuelle, surchauffe estivale… Il peut être nécessaire de modifier des épaisseurs d’isolants, des qualités de vitrage, la ventilation etc., le but étant de satisfaire aux exigences du label. Notons que les calculs préalables sont faits en considérant une étanchéité à l’air conforme à n50 ≤0,6 vol/h, ce qui restera à vérifier en cours de chantier.