Isolation thermique : le point clé du confort

jeudi 2 novembre 2023 | L'éco-construction

Sommaire
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Largement sti­mu­lée par les pou­voirs publics, la régle­men­ta­tion et les inci­ta­tions fis­cales, l’isolation ther­mique inté­rieure ou exté­rieure est enfin deve­nue une pré­oc­cu­pa­tion cen­trale pour qui veut construire ou réno­ver. Mais, dans le détail, quels avan­tages ces tra­vaux pré­sentent-ils ?

Le toit vosgien : 22 pavillons HLM à Saint-Dié-des-Vosges ont été certifiés BBC-Effinergie, notamment grâce à une excellente isolation thermique en fibre de bois Pavatex.
Le toit vos­gien : 22 pavillons HLM à Saint-Dié-des-Vosges ont été cer­ti­fiés BBC-Effinergie, notam­ment grâce à une excel­lente iso­la­tion ther­mique en fibre de bois Pavatex.

Réduire vos besoins en chaleur

La cha­leur fonc­tionne selon un prin­cipe phy­sique simple : elle se déplace pour réchauf­fer les volumes plus froids. Ainsi, la cha­leur pro­duite dans une mai­son (en hiver) cherche inévi­ta­ble­ment à sor­tir vers l’extérieur, notam­ment à tra­vers les parois et les défauts d’étanchéité. Dans le cas d’un loge­ment mal iso­lé, les besoins en éner­gie (tenant compte des pertes…) seront donc par­ti­cu­liè­re­ment impor­tants pour main­te­nir une tem­pé­ra­ture de confort.

Le but de l’isolation est pré­ci­sé­ment d’empêcher ce phé­no­mène et de rete­nir la cha­leur. Une construc­tion neuve ou un loge­ment ancien bien iso­lé aura des besoins en chauf­fage limi­tés. Pourtant, la consom­ma­tion de chauf­fage (par loge­ment) moyenne en France est esti­mée à 203 kWh/m².an. Un chiffre à com­pa­rer aux besoins en chauf­fage d’une mai­son pas­sive de l’ordre de 15 kWh/m².an.

Diminuer vos factures de chauffage

Les déper­di­tions de cha­leur se font par les sur­faces (déper­di­tions sur­fa­ciques : sol, murs, toit en contact avec l’extérieur), par des défauts de l’enveloppe (ponts ther­miques situés aux jonc­tions de murs, bal­cons, pas­sages de réseau, mau­vaise étan­chéi­té des menui­se­ries…) et par la ven­ti­la­tion. Une iso­la­tion ther­mique inté­rieure ou exté­rieure bien dimen­sion­née et bien posée per­met de parer à tous ces défauts et de dimi­nuer net­te­ment les besoins et donc les fac­tures de chauf­fage. Au total, sur les 30 mil­lions de rési­dences prin­ci­pales que compte la France au 1er jan­vier 2022, envi­ron 5,2 mil­lions de loge­ments, soit 17 % du parc, seraient des “pas­soires éner­gé­tiques” (éti­quettes F et G du DPE). 33 % des pas­soires éner­gé­tiques sont chauf­fées à l’électricité et 29 % au au gaz. Le chauf­fage repré­sente envi­ron 66 % de nos dépenses en éner­gie selon l’ADEME, en 2022.

Améliorer votre confort quotidien

Que les besoins en cha­leur soient réduits ne signi­fie pas que le loge­ment sera moins confor­table. Au contraire, le bien-être et le confort en seront amé­lio­rés. Un maté­riau d’isolation effi­cace et bien posé dans des épais­seurs appro­priées per­met de pro­té­ger la mai­son des varia­tions de tem­pé­ra­ture exté­rieures. Aussi, non seule­ment l’i­so­la­tion empêche la cha­leur de migrer en hiver, mais elle empêche aus­si la cha­leur de péné­trer en été (le confort d’été est encore amé­lio­ré si l’on ajoute un maté­riau à forte iner­tie). Par ailleurs, cette bar­rière iso­lante sta­bi­lise la tem­pé­ra­ture de sur­face des parois et limite ain­si l’effet de “paroi froide” qui agit for­te­ment sur la sen­sa­tion d’inconfort, du fait que la tem­pé­ra­ture de sur­face des murs est plus faible que celle mesu­rée au milieu de la pièce. La sup­pres­sion de l’effet “paroi froide” per­met d’abaisser d’un ou plu­sieurs degrés la tem­pé­ra­ture ambiante. À noter que les maté­riaux iso­lants bio­sour­cés par­ti­cipent à la régu­la­tion de l’hygrométrie ambiante qui influe éga­le­ment sur la sen­sa­tion de confort.

Préserver l’environnement

Aujourd’hui en France, le chauf­fage est for­te­ment tri­bu­taire d’énergies non renou­ve­lables qui engendrent des émis­sions de gaz à effet de serre, res­pon­sables du dérè­gle­ment cli­ma­tique. Ainsi, en moyenne, le chauf­fage uti­li­sé par un ménage fran­çais induit l’émission de 2,46 tonnes de CO² chaque année.

Limiter ses besoins en cha­leur par le biais de l’isolation, c’est dimi­nuer le recours aux éner­gies fos­siles et donc les émis­sions de CO². Un effort abso­lu­ment néces­saire pour pré­ser­ver l’environnement et rele­ver le défi de la COP21 visant à dimi­nuer for­te­ment nos émis­sions de gaz à effet de serre d’ici 2050. L’isolation des loge­ments consti­tue un gise­ment de réduc­tion d’émissions de gaz à effet de serre, qui ne néces­site pas de rup­ture tech­no­lo­gique, com­pa­ré aux autres sec­teurs émet­teurs (trans­port, indus­trie…). 

Revente ou location : la classe énergétique

Depuis le 1er jan­vier 2010, la pré­sen­ta­tion de la classe éner­gé­tique est obli­ga­toire dans tous les affi­chages, publi­ca­tions, publi­ci­tés rela­tifs à des tran­sac­tions immo­bi­lières. Les loge­ments mis en vente et ceux mis en loca­tion sont carac­té­ri­sés par une éti­quette éner­gie qui informe sur les consom­ma­tions éner­gé­tiques de la mai­son ou de l’appartement, avi­sant ain­si les acqué­reurs ou loca­taires. Depuis le 1er jan­vier 2023, les loge­ments dont la consom­ma­tion (chauf­fage, éclai­rage, eau chaude, ven­ti­la­tion, refroi­dis­se­ment, etc.), expri­mée en éner­gie finale, est supé­rieure à 450 kWhEF/m²/an (classe G) ne peuvent plus être loués. Cette consom­ma­tion est esti­mée dans le DPE (atten­tion, il s’agit de la consom­ma­tion d’énergie finale et non d’énergie pri­maire) ; pour louer un bien il fau­dra :

  • à par­tir du 1er jan­vier 2025, avoir au moins la classe F du DPE ;
  • à par­tir du 1er jan­vier 2028, avoir au moins la classe E du DPE ;
  • à par­tir du 1er jan­vier 2034, avoir au moins la classe D du DPE.

Isoler par l’intérieur ou par l’extérieur ?

Isolation par l'intérieur entre montants bois. Gutex
Isolation par l’in­té­rieur entre mon­tants bois. Gutex

Isolation thermique par l’intérieur, les plus : 

  • per­met un réchauf­fe­ment rapide de l’air, inté­res­sant si l’espace est occu­pé de façon inter­mit­tente ;
  • peut être réa­li­sée pièce par pièce, en toute sai­son ;
  • ne modi­fie pas l’aspect exté­rieur si l’on désire pré­ser­ver une façade en pierres de taille ou avec un cer­tain cachet ;

Isolation thermique par l’intérieur, les moins : 

  • ne traite que dif­fi­ci­le­ment les ponts ther­miques ; 
  • n’apporte que peu d’inertie ; 
  • peut créer des points de rosée dans l’isolant à par­tir d’une cer­taine résis­tance ther­mique.
Isolation par l'extérieur en fibre de bois d'une maison passive. Arch. Lionel Debs. Voir hors-série n°22
Isolation par l’ex­té­rieur en fibre de bois d’une mai­son pas­sive. Arch. Lionel Debs. Voir hors-série n°22

Isolation thermique par l’extérieur, les plus : 

  • per­met de pro­fi­ter de l’inertie des murs ; 
  • réduit for­te­ment les ponts ther­miques ; 
  • pro­tège les murs des chocs ther­miques ; 
  • peut être réa­li­sée lors d’un rava­le­ment de façade ; 
  • peut s’effectuer mur par mur ; 
  • pas de tra­vaux dans la mai­son ; 
  • pas de sur­face habi­table en moins ;

Isolation thermique par l’extérieur, les moins : 

  • est réser­vée aux pro­fes­sion­nels (néces­si­té d’échafaudages) ; 
  • ges­tion déli­cate des ponts ther­miques au niveau des baies ; 
  • modi­fi­ca­tion éven­tuelle des débords de toi­ture, reprise des gout­tières ; 
  • risque d’assombrir la mai­son ; 
  • dis­pose d’une gamme d’isolants réduite ; 
  • peut néces­si­ter une demande d’autorisation.

Notre article com­plet dans le n°70

Les formes des isolants

Isolation d'un plancher intermédiaire en chenevotte.
Isolation d’un plan­cher inter­mé­diaire en che­ne­votte.

Les maté­riaux iso­lants peuvent revê­tir dif­fé­rentes formes : vrac, rou­leaux, pan­neaux souples, pan­neaux rigides, enduits… les tex­tures changent pour s’adapter à tous les contextes. Certains maté­riaux sont dis­po­nibles sous plu­sieurs formes. 

Isolants en vrac

Naturels, conven­tion­nels ou même issus du recy­clage, bon nombre de maté­riaux iso­lants existent sous la forme de « vrac », com­mer­cia­li­sé en « big bag ». Cette forme, récla­mant une trans­for­ma­tion sim­pli­fiée, est bien sou­vent moins coû­teuse à l’achat. Il pour­ra s’agir, de billes (argile expan­sée, poly­sty­rène…), de gra­nu­lats (liège, bois, per­lite, chanvre…), de flo­cons (ouate de cel­lu­lose), de laines en vrac (de verre, de lin, de chanvre, de mou­ton…), de maté­riaux bruts non trans­for­més (paille, chanvre…). Certains, mélan­gés à la terre ou à la chaux com­po­se­ront des enduits iso­lants. Les iso­lants en vrac se prêtent à diverses mises en œuvre. La plus simple, pour des combles non amé­na­gés par exemple, consiste à déver­ser le maté­riau sur un plan­cher en main­te­nant une épais­seur constante ; mais ceci condamne, de fait, l’utilisation de la sur­face. On peut éga­le­ment pla­cer un iso­lant en vrac dans des cais­sons fer­més pour iso­ler des murs, un toit ou des sols. D’autres tech­niques, pro­fes­sion­nelles, réclament un outillage adap­té : l’insufflation dans des cais­sons fer­més per­met de maî­tri­ser la pres­sion (supé­rieure à un simple épan­dage), on a ain­si l’assurance que l’isolant se glisse dans les moindres recoins. La pro­jec­tion est une tech­nique « humide ». L’isolant est agglo­mé­ré avec un pro­duit, colle, chaux ou eau, avant pro­jec­tion dans des cais­sons. L’enduit iso­lant, quant à lui, peut être pro­je­té ou appli­qué manuel­le­ment. L’épaisseur posée sera, comme pour les autres appli­ca­tions, déter­mi­nante pour l’efficacité de la bar­rière iso­lante. Une pose pro­fes­sion­nelle per­met­tant de maî­tri­ser cette den­si­té per­met­tant de s’assurer de la conti­nui­té de la bar­rière iso­lante est vive­ment recom­man­dée.

Laines en rouleaux et panneaux souples

Isolation en panneaux de chanvre.
Isolation en pan­neaux de chanvre.

Cardés puis tex­tu­rés, les iso­lants fibreux peuvent éga­le­ment se pré­sen­ter sous forme de rou­leaux de laine ou pan­neaux souples. Ces laines iso­lantes existent dans dif­fé­rentes épais­seurs : de 60 mm à 200 mm et même au-delà. Les lar­geurs sont variables, la plus cou­rante étant de 60 cm. Les matières uti­li­sées pour réa­li­ser ces laines ont des ori­gines variées. On trouve ain­si des laines miné­rales (laine de verre, laine de roche), des laines végé­tales (laine de lin, laine de chanvre, laine de bois), des laines issues du recy­clage (laine de cel­lu­lose, coton) ou encore des sources ani­males (laine de mou­ton, plume de canard).

La laine se pose manuel­le­ment, entre des élé­ments de struc­ture (une ossa­ture, un lite­lage réa­li­sé à cet effet, des che­vrons de toi­ture) et peut être ins­tal­lée aus­si bien pour iso­ler des murs que des combles, la toi­ture ou même le sol.

Une uti­li­sa­tion en iso­la­tion par l’extérieur est envi­sa­geable avec un pare-pluie avant pare­ment exté­rieur. Elle néces­si­te­ra un pro­fes­sion­nel expé­ri­men­té. Toutefois, le mode de pose le plus cou­rant pour les laines est l’isolation rap­por­tée par l’intérieur. Le maté­riau est alors fixé par clouage ou agra­fage puis pro­té­gé par un freine-vapeur côté inté­rieur (afin de ralen­tir et répar­tir le che­mi­ne­ment de l’humidité), le tout est ensuite recou­vert par un pare­ment de fini­tion. La faci­li­té de pose (les tra­vaux étant réa­li­sables par un par­ti­cu­lier) a pla­cé les laines au pre­mier rang des maté­riaux d’isolation ven­dus en France. Il est tou­te­fois impor­tant d’assurer la conti­nui­té de l’isolant (jonc­tion des rou­leaux, cal­feu­tre­ment entre l’isolant et l’ossature) de sorte à limi­ter les ponts ther­miques. Les laines iso­lantes pré­sentent de bonnes per­for­mances avec un coef­fi­cient de conduc­ti­vi­té de l’ordre de 0,038 W/m.K, voire moins. Leur sou­plesse et la pré­sence d’air dans les fibres leur confèrent un bon pou­voir iso­lant, même si elles ont peu d’inertie. Leur masse volu­mique est géné­ra­le­ment peu éle­vée (20 à 25 kg/m³ en moyenne, la laine de bois étant un peu plus dense avec 50 kg/m³). Les laines sont légères et faciles à mani­pu­ler.

Panneaux rigides

Isolation en panneaux rigides. Gutex
Isolation en pan­neaux rigides. Gutex

Les pan­neaux rigides se dis­tinguent par une den­si­té plus éle­vée. Leur masse volu­mique se situe en géné­ral entre 100 et 240 kg/m³, bien au-delà des iso­lants en vrac ou en rou­leaux.

Ce sont donc des maté­riaux plus lourds, plus dif­fi­ciles à mani­pu­ler. Résistants à la com­pres­sion et moins fra­giles, ces pan­neaux sont uti­li­sés le plus sou­vent pour l’isolation par l’extérieur (murs et toi­ture). Ils sont alors col­lés (avec un mor­tier colle) ou fixés méca­ni­que­ment sur la paroi à iso­ler, en une ou plu­sieurs épais­seurs. Ces pan­neaux pré­sentent en géné­ral des « rai­nures et lan­guettes » per­met­tant de les emboî­ter les uns dans les autres pour assu­rer une conti­nui­té par­faite. Ils seront ensuite recou­verts d’un pare­ment de façade : bar­dage bois ou enduit.

Ces pan­neaux rigides sont la forme la plus indus­tria­li­sée d’isolant (si l’on exclut les iso­lants syn­thé­tiques, telles les mousses) puisqu’il fau­dra un cer­tain nombre de trans­for­ma­tions pour lier la matière (uti­li­sa­tion de liant chi­mique ou natu­rel), la rendre cohé­rente et la den­si­fier. Différents maté­riaux sont uti­li­sés pour la fabri­ca­tion de tels pan­neaux : la fibre de bois, la laine de verre ou de roche, le liège, le roseau, le poly­sty­rène, le poly­uré­thane… Les pan­neaux de poly­sty­rène extru­dé et de poly­uré­thane affichent une masse volu­mique moins éle­vée (30 à 40 kg/m³ en moyenne), et sont fer­més à la dif­fu­sion de vapeur d’eau. Il faut donc s’assurer que leur mise en œuvre ne risque pas de confi­ner un maté­riau res­pi­rant et de géné­rer ain­si des conden­sa­tions dans la paroi. Les pan­neaux rigides bio-sour­cés ont à peu près les pro­prié­tés inverses : ils peuvent affi­cher une masse volu­mique très éle­vée (la fibre de bois peut mon­ter à 270 kg/m³), et ils sont ouverts à la dif­fu­sion de vapeur. Côté ther­mique, les pan­neaux rigides sont glo­ba­le­ment de bons iso­lants. Ce type de maté­riau, qui plus est, posé par l’extérieur, peut par­ti­ci­per à une bonne une iner­tie ther­mique du loge­ment. La masse volu­mique, conju­guée à la capa­ci­té ther­mique des maté­riaux (deux pro­prié­tés où les pan­neaux bio-sour­cés sont par­ti­cu­liè­re­ment bien pla­cés), per­met en effet d’amortir la varia­tion ther­mique entre l’extérieur et l’intérieur du bâti­ment. Cette carac­té­ris­tique par­ti­cipe signi­fi­ca­ti­ve­ment au confort d’été.

Isolants en mousse

Isolation en Icynène.
Isolation en Icynène.

Les mousses poly­uré­thane sont des mousses de syn­thèse, issue de la pétro­chi­mie. Résistantes à la com­pres­sion, tota­le­ment fer­mées à la dif­fu­sion de vapeur et pré­sen­tant de très bonnes qua­li­tés iso­lantes, ces mousses sont notam­ment employées dans cer­tains pan­neaux com­po­sites. Les par­ti­cu­liers connaissent mieux les bombes, à deux com­po­sants, que l’on uti­lise le plus géné­ra­le­ment pour le cal­feu­tre­ment. Toutefois, ces mousses se dégradent dans le temps (perte de volume) et génèrent des émis­sions de sub­stances qui peuvent se révé­ler dan­ge­reuses (amines et iso­cya­nates). Mais, si la mousse poly­uré­thane est la plus répan­due, elle n’est pas la seule. D’autres pro­duits se déve­loppent : 99 % d’air, une ouver­ture à la dif­fu­sion de vapeur et un meilleur bilan car­bone pour la mousse Icynène ; une com­po­si­tion exempte d’isocyanates pour la nou­velle mousse Bostik.

Les blocs à isolation répartie

Blocs de béton cellulaire. Xella
Blocs de béton cel­lu­laire. Xella

Ce type d’isolation peut être uti­li­sé en construc­tion neuve (parois mono­mur) ou en réno­va­tion (dou­blage des murs). La démarche ne repose pas ici sur l’ajout d’un maté­riau iso­lant aux parois mais sur la construc­tion ou l’ajout de parois qui sont plus iso­lantes par nature. Car les maté­riaux dont il est ici ques­tion ont la pro­prié­té d’être à la fois ther­mi­que­ment per­for­mants et uti­li­sés en murs por­teurs. Les murs exté­rieurs béné­fi­cient ain­si de ce que l’on appelle “l’isolation répar­tie”. Les pro­prié­tés iso­lantes de ces élé­ments de construc­tion reposent sur une forte pré­sence d’air inerte dans la matière même du maté­riau. Dans cette caté­go­rie peuvent entrer les briques Monomur (terre cuite), les blocs de béton cel­lu­laire ou encore les blocs de pierre ponce. Ces dif­fé­rents maté­riaux cumulent de grandes capa­ci­tés iso­lantes et une résis­tance ther­mique inté­res­sante avec des épais­seurs de 30 cm et plus. Leurs com­po­sants (terre, miné­raux ou pierre ponce) leur confèrent une bonne iner­tie ther­mique (capa­ci­té à accu­mu­ler la cha­leur et à la res­ti­tuer len­te­ment) très inté­res­sante pour le confort d’été. Ces maté­riaux s’emboîtent et s’empilent à l’aide de mor­tiers-colles spé­ci­fiques. La pose se réa­lise à joints minces : bien plus éco­nome en eau et beau­coup plus pré­cise que la maçon­ne­rie tra­di­tion­nelle, elle limite les ponts ther­miques.

Le rôle saisonnier des isolants 

Récemment appa­rue dans la régle­men­ta­tion ther­mique fran­çaise, la notion de « confort d’été » impose de nou­veaux défis à l’isolation des bâti­ments. En théo­rie, un iso­lant effi­cace s’oppose aus­si bien au trans­fert de cha­leur vers l’extérieur en hiver et vers l’intérieur en été. En été, l’enveloppe exté­rieure du bâti­ment et son iso­lant doivent être capables de rete­nir la cha­leur le plus long­temps pos­sible, de la sto­cker avant de la res­ti­tuer pro­gres­si­ve­ment vers l’intérieur. Ce déca­lage dans la res­ti­tu­tion s’appelle le dépha­sage. Les maté­riaux les plus per­for­mants en la matière per­mettent un dépha­sage de 9 à 12 h, selon l’épaisseur posée (dans le mur, ain­si qu’en toi­ture). La cha­leur accu­mu­lée migre vers l’intérieur à la tom­bée de la nuit, lorsque le loge­ment peut com­men­cer à être ven­ti­lé.

Ce dépha­sage est faci­li­té par des maté­riaux à forte iner­tie (masse volu­mique et capa­ci­té ther­mique éle­vées). Avec un choix judi­cieux de maté­riaux, le confort d’été est opti­mi­sé et peut évi­ter le recours à la cli­ma­ti­sa­tion. Les maté­riaux les plus appro­priés pour l’isolation hiver­nale ne sont pas tou­jours les plus adap­tés en été. En tous cas, le constat plaide en faveur d’une iso­la­tion par l’extérieur. Pour en savoir plus c’est ici !

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