Qu’est-ce qu’un matériau biosourcé ou géosourcé ?
C’est un matériau fabriqué à partir de matière organique renouvelable, d’origine végétale ou animale. Lorsqu’il est végétal il a la capacité de stocker du carbone (qui s’est créé lors de la photosynthèse) le temps de son utilisation. La loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte encourage l’utilisation de ces matériaux dans le secteur du bâtiment.
Les filières se structurent (chanvre, paille…) et certains sont développées à l’échelle industrielle (fibre de bois, ouate de cellulose, coton recyclé, chanvre, lin, panneaux à base d’herbe…). D’autres valorisent avant tout les circuits courts (paille, miscanthus, terre…). Une grande partie d’entre eux font l’objet de règles professionnelles, d’Atec ou d’Atex les classant dans la catégorie des matériaux reconnus par l’Agence qualité de la construction (AQC).
Les industriels éditent des fiches environnementales et sanitaires (FDES), collectives ou individuelles, vérifiées par un tiers. Ces fiches détaillent divers impacts environnementaux, ramenés à un seul commun à tous : l’indice du réchauffement climatique exprimé en Kg CO2 eq./UF (avec UF : unité fonctionnelle : m2 ou m3 par exemple). Ces FDES servent à calculer certains indicateurs de la RE2020, notamment Ic Construction qui somme les impacts de chaque composant de la construction, en tenant compte des quantités mises en œuvre.
Mais le carbone ne doit pas être le seul critère à prendre en compte, privilégions le local et les circuits les plus courts possibles ! Et puis, il y a le budget, les disponibilités, les habitudes des professionnels…
Exemple de FDES disponibles sur la base INIES.
Des matériaux de structure
Le bois est sans aucun doute le 1er qui vient à l’esprit lorsque l’on parle de construction biosourcée, qu’il soit sous forme de bois massif (madriers, CLT) ou en structure, habillé de d’autres matériaux. Mais la construction en pierre, en brique monomur ou en blocs de béton cellulaire (et bientôt en paille ou en terre porteuse !) dispose également d’un meilleur bilan environnemental que la construction conventionnelle en béton.
Ce dernier travaille d’ailleurs à améliorer son bilan carbone en le mélangeant à des fibres naturelles ou en remplaçant le clinker très consommateur d’énergie par des co-produits industriels (Hoffmann Green par exemple).
Une bonne chose car l’impact des fondations/infrastructure/superstructure d’une maison est bien souvent très supérieur aux autres lots de la construction dans l’analyse de cycle de vie d’une construction. Rappelons quand même que le béton peut être parfois utile (notamment pour son inertie), mais partout où on peut s’en passer… il faut s’en passer !
Des matériaux de second œuvre
Les menuiseries bois ont également un impact carbone inférieur à celles des menuiseries alu, mais de façon très limitée, car la majeure partie des impacts est liée au vitrage. Notons que les fabricants de menuiseries alu et PVC, mais également les producteurs de vitrages travaillent à réduire leurs impacts en augmentant la part de recyclage dans leur fabrication.
La RE2020, les tensions sur les approvisionnements en matières premières de ces dernières années et les nouvelles lois sur le recyclage des déchets du bâtiment (Loi AGEC Antigaspillage pour une économie circulaire) ont eu pour effet de dynamiser ces démarches !
Les isolants forment la famille la plus grande des biosourcés du second œuvre. Les plus communs sont désormais connus de tous : ouate de cellulose, fibre de bois, laine de bois, laine de chanvre, paille, liège… des moins connus comme les panneaux à base d’herbe, de miscanthus, de roseaux…
Mais il en existe bien d’autres dont tous ceux issus du recyclage coton, jute… Ils se présentent en panneaux, rouleaux ou en vrac, voire en enduit, et permettent de tout isoler ou presque.
Un intérieur riche en bois offre un confort de vie inégalé. Des études ont montré ses bénéfices sur la santé, notamment sur le stress et le sommeil.
Des finitions naturelles et des revêtements végétaux
Le bois en parement, bardage, lambris…, la terre crue ou cuite, la chaux et tous les enduits qui en découlent, chaux-chanvre, terre-chanvre, terre-paille… les revêtements végétaux… permettent de créer un intérieur sain et confortable en toute saison.