Les poêles à bûches
Photo de une : Francois Chevalier pour STUV P20 Hero 60
Choisir un poêle à bois, c’est bien souvent choisir un meuble, mais c’est avant tout choisir un mode de chauffage. Appareil de chauffage au bois le plus vendu, le poêle à bûches est aussi l’appareil présentant l’offre la plus variée. Voici les bons conseils pour gagner du temps !
« Les appareils à bûches sont conçus pour fonctionner à haut régime »
Pour quel usage ?
Qu’il soit à bûches ou à granulés, le poêle chauffe essentiellement la pièce dans laquelle il est installé. C’est donc avant tout un merveilleux chauffage d’appoint, à moins d’habiter une maison performante (type passive ou basse consommation), auquel cas il sera suffisant : en effet, la maison doit être suffisamment compacte pour permettre une bonne répartition de la chaleur. Dernier cas, le poêle est le chauffage principal qui procure la température de confort, mais une autre source d’énergie existante (type fossile ou électrique) permet de maintenir une température de base en permanence (15 °C par exemple).
Tout comme les inserts et foyers fermés, un poêle reste un mode de chauffage exigeant en matière d’alimentation. Si vous vous absentez et que votre maison ne dispose pas d’un autre mode de chauffage indépendant, la température va baisser très vite. Le maintenir comme mode de chauffe principal reste néanmoins envisageable dans une petite maison en bois à faible inertie thermique qui va se réchauffer très vite, ou encore dans une maison secondaire que l’on fréquente épisodiquement.
Dimensionnement
Déterminer la puissance du poêle dépendra du climat de la région, de l’isolation de la maison et de la taille de la pièce dans laquelle il va être installé. Les appareils à bûches sont conçus pour fonctionner à haut régime. Il vaut mieux donc privilégier une petite puissance plutôt que de le faire tourner au ralenti : à petit régime, le poêle s’encrasse, son rendement baisse et il s’use plus vite. Attention au réflexe du « qui peut le plus, peut le moins » et du conseil commercial qui favorisera une plus grande puissance…
Depuis le 1er juillet 2007, il est devenu obligatoire d’afficher la puissance nominale calorifique de l’appareil et son rendement exact. Cette puissance reflète la quantité d’énergie émise par l’appareil pendant une heure de fonctionnement moyen, c’est-à-dire entre extinction et pleine puissance. Malheureusement, de nombreux constructeurs se contentent d’annoncer une plage de puissances, voire uniquement la puissance maximale.
Le rendement énergétique
Le rendement (rapport entre quantité d’énergie restituée et quantité d’énergie consommée) affiché par le constructeur est calculé en laboratoire dans des conditions optimales d’utilisation, avec un combustible idéal. Il faut donc s’attendre à un rendement réel en deçà, surtout pour les poêles à bûches.
Les poêles traditionnels ne disposant que d’une arrivée d’air primaire, leur rendement plafonne généralement à 50 %. Une arrivée d’air secondaire à mi-hauteur de la chambre de combustion, a permis aux poêles dits “Turbo” d’atteindre des rendements de 75 % en améliorant la combustion, ce rendement étant le minimum pour disposer du label Flamme Verte. La dernière génération de poêles prévoit une circulation des fumées permettant de récupérer leurs calories avant de les évacuer. Dans ce cas, le rendement atteint 85 %. Le rendement fait partie des critères à prendre en considération dans vos comparatifs, il conditionne la quantité de combustible à prévoir en consommation.
Les critères esthétiques
L’esthétique permet de faire un premier tri dans les grandes familles des poêles. Contemporain, design, rustique, classique, coloré ou non, faïencé ou non, avec chauffe-plats, double ou tri-faces…, il est assez aisé de classer les types de poêles dans la catégorie « j’aime » ou « j’aime pas » et de limiter ainsi le champ de ses investigations.
Convection ou rayonnement ?
La plupart des petits poêles performants sont équipés d’une soufflerie pour chauffer l’air par convection (dits poêles secs). C’est un mode de chauffage rapide, mais pas toujours agréable : l’air est sec, il y a dégagement de poussière, etc. Cet inconvénient peut être atténué par la présence d’une réserve d’eau placée sur le poêle. Sans pour autant s’équiper d’un poêle « à inertie », un poêle lourd, éventuellement réalisé en stéatite, une roche qui a la capacité de conserver longtemps la chaleur, permettra d’augmenter l’émission de chaleur par rayonnement.
L’installation
C’est le point fort du poêle ! Il est simple à installer et peut s’adapter dans la plupart des maisons existantes, sous réserve de pouvoir évacuer les fumées. Attention quand même d’en confier la pose à un professionnel qualifié (RGE Qualibois). Sachant que le poêle chauffera en priorité la pièce où il sera installé, il sera de préférence placé dans une pièce de vie, et idéalement au centre de la maison. L’accès au stock de bûches doit être facile.
La solution la plus simple, très utilisée pour les poêles italiens, est le système à ventouse : un même conduit amène l’air et l’extrait ; c’est un tube concentrique à double coque (ex. Poujoulat), les fumées passant au cœur, ce qui a pour effet de pré-chauffer l’air neuf. L’autre système prévoit une arrivée d’air indépendante, qui peut être alimentée par un sous-sol ou un vide sanitaire, sous le poêle. En cas de maison performante, il est impératif de choisir un système d’arrivée d’air extérieur étanche et une petite puissance pour éviter les surchauffes.
Les prix oscillent selon les modèles de 600 à 6000 €.
Les poêles à granulés
Ils proposent une belle flamme, peuvent être programmés et permettent l’utilisation d’un combustible moderne, propre et économique, ce sont les poêles à granulés. Poêle d’appoint ou chauffage principal dans les maisons performantes, ils sont de plus en plus présents sur le marché.
« Sa conception favorise un fonctionnement optimal au ralenti contrairement aux poêles bûches »
Comment ça marche
Contrairement au poêle à bûches, le poêle à granulés dispose d’une alimentation automatique (généralement par une vis sans fin) à partir de sa trémie (contenant entre 15 et 50 kg de granulés) qui lui donne une certaine autonomie. Avantage, quand il atteint sa température de consigne, il s’éteint et se rallume seul si nécessaire.
Gérer le combustible
Les granulés permettent de limiter la manutention grâce à leur pouvoir calorifique plus élevé que celui des bûches. En revanche, le conditionnement en sac en augmente le prix. L’idéal est de pouvoir les faire livrer en palette, si l’on dispose d’un espace de stockage suffisant et bien sec. Le vrac n’est pas une solution adaptée au poêle, car il est difficile de négocier des prix pour des livraisons de faibles quantités (de l’ordre de la tonne).
L’atout de la programmation
Le poêle à granulés, programmable sur une ou plusieurs plages horaires avec thermostat d’ambiance, apporte un confort appréciable. Selon la taille du poêle et le volume de stockage possible, l’autonomie peut varier de moins de 20 à plus de 60 heures. De plus en plus de poêles sont télécommandables à distance par téléphone ou SMS. Certains poêles peuvent être reliés à un silo, d’autres sont mixtes granulés/bûches, ce qui augmente leur flexibilité d’utilisation.
La bonne puissance
Déterminer la puissance du poêle dépendra du climat de la région, de l’isolation de la maison et de la taille de la pièce dans laquelle il va être installé. Contrairement aux poêles bûches, sa conception favorise un fonctionnement optimal au ralenti et un bon rendement en charge partielle avec, dans tous les cas, une combustion complète. En revanche, la succession trop rapprochée de démarrages et d’arrêts sera dommageable à l’appareil, et il vaut mieux éviter de le surdimensionner. En appoint, dans une maison performante, 3 kW suffiront. Notons que la plupart des poêles à granulés sont étanches et utilisables dans des maisons passives. Les plus perfectionnés régulent leur puissance au plus près de la demande (voir les poêles Hoben n°95).
Le bon rendement
Avec un rendement de combustion situé entre 80 % et 95 %, le poêle à granulés est le système le plus efficace pour brûler du bois. Toutefois, les rendements sont théoriques et calculés dans des conditions idéales de laboratoire. Votre consommation sera d’autant réduite que le poêle sera bien réglé… et bien entretenu.
Les critères esthétiques
Il existe comme pour les poêles bûches une grande variété de styles et de couleurs. L’idéal est de voir le poêle fonctionner en situation avant l’achat pour se rendre compte de la taille de la flamme et du bruit de l’appareil. Les prix oscillent de 1500 à 11 000 € avec un prix moyen autour de 3000 €.
Le bruit…
Car un poêle à granulés peut être bruyant ! Le poêle va entrer dans une zone de vie, généralement le salon. Il est donc impératif de vérifier la nuisance réelle avant de passer à l’achat, par exemple en demandant à voir un poêle déjà installé, la notion de nuisance étant très subjective d’une personne à l’autre. Le bruit provient parfois de la vis, du ventilateur d’extraction des fumées ou du ventilateur de convection, chargé de répartir la chaleur dans la pièce. Sur les bons poêles, c’est un ronronnement.
L’entretien
Le seul entretien régulier nécessaire en dehors de l’élimination des cendres, c’est le nettoyage du foyer et des échangeurs de chaleur. On appréciera les cendriers amovibles. Il est recommandé d’utiliser un aspirateur à cendre dédié, plus résistants que les aspirateurs domestiques. La législation impose deux ramonages annuels des conduits. Les systèmes d’allumage automatiques bas de gamme peuvent nécessiter un changement régulier des cartouches d’allumage, mais sur les bons appareils, ils peuvent durer jusqu’à 7 ou 8 ans. Il est recommandé de faire un contrôle et nettoyage complet tous les 500 à 1500 kg de granulés consommés, selon les poêles, ce qui peut être fait dans le cadre d’un contrat de maintenance avec l’installateur. C’est la garantie d’un nettoyage dans le détail (donc de la longévité du poêle) et encore une fois de son bon réglage.
Convection ou soufflerie ?
Certains poêles à granulés pulsent l’air chaud par ventilateur, d’autres chauffent seulement par convection, ce qui présente l’avantage d’être plus silencieux mais permet une moins bonne répartition de l’air chaud. Il est parfois possible de régler la vitesse du ventilateur et de diminuer ainsi le bruit. Certains poêles peuvent être utilisés en hydro-accumulation.
Pour en savoir plus : découvrez nos derniers articles sur le chauffage au bois !
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