Photo de une : Hargassner
Alternatives aux chaudières à fioul, gaz ou électricité, les chaudières bois sont tout aussi performantes pour alimenter un réseau de chauffage central. L’offre est également vaste qu’il s’agisse de chaudières à alimentation manuelle ou de chaudières entièrement automatiques. Voici comment prévoir son installation et bien dimensionner l’appareil pour un usage adapté à vos besoins.
Les chaudières à bois bûches
Parmi les 16 600 chaudières à bois domestiques vendues en 2010, 11 700 étaient à bûches ! Dans ce domaine, la gazéification se généralise et ces chaudières sont devenues tout aussi performantes que les autres. Reste à bien choisir !
“Le premier critère à prendre en compte est l’autonomie de la chaudière”
Répandues en milieu rural où le combustible est disponible localement, les chaudières à bûches sont encore très présentes en France, mais bien souvent ce sont de vieux modèles peu performants, voire polluants, souvent mixtes fioul/bûches, reliées en direct sur les radiateurs. Il est souhaitable de remplacer ces chaudières.
Quand choisir une chaudière à bûches ?
Rustiques, elles conviennent surtout en rénovation pour des maisons mal isolées (et difficilement améliorables) qui ont de grands besoins en chauffage (châteaux, maisons de maître, fermes anciennes…)
Contrairement aux chaudières à granulés ou à plaquettes, la chaudière à bûches ne peut être automatisée pour l’alimentation en combustible. Toutefois, la présence d’un ballon tampon (pouvant assurer aussi l’eau chaude sanitaire et éventuellement être alimenté par du solaire thermique) permet, s’il est bien dimensionné, de disposer d’un, voire deux jours d’autonomie avant de devoir rallumer la chaudière (principe d’hydro-accumulation).
L’inconvénient de la manutention des bûches est toutefois compensé par le faible coût du combustible (le moins cher de tous, voire gratuit s’il est coupé par le propriétaire lui-même) et le coût réduit de la chaudière par rapport aux chaudières automatiques.
Stockage du combustible
Il faudra prévoir un espace de stockage des bûches à proximité de la chaudière, suffisamment grand et pratique pour faciliter le chargement. Certaines n’acceptent pas de bûches de plus de 33 cm, mais la plupart vont jusqu’à 50 cm, voire 1 m pour de grosses puissances (Hargassner).
Gazéification
Dans ces chaudières, la combustion monte à plus de 1 000 °C et brûle tous les gaz de combustion. Le long trajet parcouru par les gaz dans la chambre de postcombustion à haute température donne le temps nécessaire au processus de combustion de s’effectuer complètement. Le bois brûlé ne produit ainsi que 0,4 % de cendres soit environ un demi seau par semaine qui peut être utilisé comme engrais dans le jardin et qui ne dégage aucune pollution dans l’atmosphère.
Ballon tampon ou non ?
Si ce n’est pas encore obligatoire, il est fortement recommandé (entre autre par Qualibois) de connecter systématiquement les chaudières à bûches à un ballon, « en hydro-accumulation », plutôt que directement au réseau des radiateurs. Ce système permet d’optimiser les performances de la chaudière en supprimant les phases polluantes de fonctionnement au ralenti, d’espacer les chargements, de rallonger la durée de vie de la chaudière (moins de corrosion) et de mieux réguler la chaleur émise. En revanche, le ballon est un surcoût non négligeable dans l’installation et occupe un grand volume. Le système permet toutefois d’assurer également l’eau chaude sanitaire au bain-marie et facilite les couplages solaires. Les chaudières peuvent alimenter des planchers et murs chauffants basse ou moyenne température, dès lors qu’il y a un ballon tampon. Comptez environ 1000 € un ballon de 1000 litres, voire plus pour des ballons dotés de dispositifs de stratification performants (par exemple en cas de couplage avec du solaire ou une autre chaudière). Il faut compter 100 litres par kilowatt installé. Le ballon doit pouvoir emmagasiner au minimum les ¾ de l’énergie dégagée par une charge de combustible.
Critères de choix
La taille du foyer et des bûches, l’allumage automatique ou non, le nettoyage automatique ou manuel, la régulation, l’extraction des fumée à l’ouverture de porte lors du chargement, la taille du cendrier, les informations sur la température du ballon, l’état du cendrier, la durée de la garantie (de 3 à 7 ans)… sont autant de critères à prendre en compte. L’utilisateur devra vider le cendrier environ une fois par semaine. Il faudra également nettoyer le foyer si la chaudière ne prévoit pas cette option de façon automatique.
Les solutions mixtes
La chaudière bûche peut être couplée avec une autre chaudière qui prend la relève dès qu’il n’y a plus de bûches. C’est une solution idéale, lorsque l’on a une chaudière fioul récente par exemple qui permet notamment de conserver une maison chauffée même en cas d’absence. Il existe également des modules granulés qu’il est possible d’associer à la chaudière bûches (Fröling, Eta…) et des chaudières mixtes bûches /granulés avec deux chambres de combustions distinctes (Morvan, HS).
Les chaudières automatiques
Les chaudières automatiques à bois apportent aujourd’hui le même confort et la même autonomie que les chaudières à énergie fossile. Type de combustible, dimensionnement, entretien… voici les points essentiels pour bien choisir.
“La régulation est un paramètre de confort important, car la chaudière doit pouvoir répondre
rapidement à vos demandes et le plus finement possible”
Plaquettes ou granulés ?
Si vous êtes en zone rurale, le bois déchiqueté ou plaquette s’impose, surtout s’il y a un grand volume à chauffer. C’est le moins cher des combustibles pour chaudières automatiques. De plus en plus de livreurs s’équipent de camions souffleurs de plaquettes. Comme pour le granulé, la plaquette est alors directement soufflée dans le silo et il n’y a plus de manutention. Si ce n’est pas le cas, il faudra un passage de 4 m pour l’accès des camions et, si la livraison ne se fait pas en grappin par le toit du silo, il faudra un tracteur ou un système automatisé pour charger la plaquette dans votre silo une fois le camion vidé. Dernière contrainte, il faudra un silo plus important que pour le granulé, la puissance calorifique de la plaquette étant inférieure (ou alors faire plusieurs livraisons à l’année). La chaufferie (chaudière et silo) peut être éloignée de la maison et raccordée par des liaisons enterrées. Les tubes sont aujourd’hui conçus pour ne perdre qu’un degré tous les 100 m.
Les chaudières bois à plaquettes
Les chaudières automatiques à plaquettes ont des rendements de 70 à 94 %. Leur puissance va de 20 kW à plusieurs mégawatts, leur autonomie varie de 1 jour à plusieurs mois. Elles sont alimentées par du bois déchiqueté et/ou de la sciure. L’investissement total est compris entre 20 000 € et 30 000 € pour les chaudières individuelles, hors subventions et crédit d’impôt.
Les chaudières bois à granulés
Ces chaudières ont un rendement encore meilleur, de 80 à 97 %. Plus compactes, elles sont plus faciles à intégrer dans l’existant et peuvent être éloignées du silo jusqu’à 15 m (alimentation par aspiration). Leur puissance oscille entre 3,9 kW et plusieurs mégawatts. Le coût de l’investissement total est compris entre 15 000 et 20 000 €, hors subventions et crédit d’impôt. On trouve depuis peu des petites chaudières adaptées aux maisons performantes à faibles besoins. Des chaudières à condensation à granulés commencent à apparaître sur le marché (Ökofen). Cette technologie permet de gagner encore 2 à 3 % de rendement.
Fonctionnement
La chaudière puise automatiquement le combustible dans le silo par aspiration ou vis sans fin et remplit sa trémie. Une vis sans fin alimente ensuite le foyer en fonction des besoins. Une fois réglée, elle fonctionne aussi simplement qu’une chaudière fioul. Elle régule son allure, s’arrête et redémarre automatiquement sans l’intervention de l’utilisateur, qui n’aura qu’à remplir régulièrement le silo.
Régulation
La plupart des chaudières sont pourvues d’une régulation avec sonde lambda ou équivalent. Cette modularité intégrée favorise la marche au ralenti qui, comme pour les poêles à granulés, n’est pas préjudiciable pour une chaudière automatique. La sonde participe aussi au contrôle du niveau de combustion pour limiter les pollutions. Elle évite théoriquement le recours au ballon tampon, même si certains fabricants recommandent la pose en hydro-accumulation.
Le ballon permet d’amortir les courbes de températures et d’éviter la succession d’allumages et d’arrêts, qui sont les phases les plus polluantes et au rendement le moins bon. En revanche, il multiplie les déperditions thermiques et alourdit le budget. Notons que le ballon tampon est plus intéressant s’il y a production d’eau chaude sanitaire intégrée (ballon double emploi).
Puissance
Il faudra déterminer la puissance nécessaire en fonction des besoins de votre maison. Si votre chaudière est équipée d’une régulation, elle s’adaptera sans problème à votre demande, sous réserve de ne pas avoir été sous-dimensionnée. Si elle ne l’est pas, il faudra viser au plus près de vos besoins. Votre installateur calculera la puissance nécessaire en fonction du volume à chauffer, du degré d’isolation, de l’occupation de la maison et des éventuelles autres sources de chaleur. Pour une maison de 100 m², moyennement isolée, une puissance de 8 à 10 kW est généralement suffisante. Si vous envisagez d’agrandir la maison plus tard, il faudra l’anticiper.
Entretien
Du fait du très grand rendement de combustion de ces chaudières, le décendrage du foyer n’est qu’une formalité. S’il est automatisé, il suffira de vider le cendrier une fois par semaine ou par mois selon les chaudières.
Comme pour toute chaudière, prévoir une visite annuelle de votre chauffagiste dans le cadre d’un contrat de maintenance. Ces merveilles de technologies sont parfois délicates à régler au départ. Assurez-vous de la disponibilité (au moins au téléphone) et du suivi de votre installateur. La majorité des interventions après vente sont liées à un problème de qualité du combustible ou de sa livraison.
Comparer les prix…
Attention, lorsque vous étudierez les prix, de comparer ce qui est comparable, certains fabricants (autrichiens notamment) n’incluant pas dans le prix de la chaudière, la régulation et le système d’extraction.
Vous êtes équipé d’un plancher chauffant ? Assurez-vous que votre chaudière est capable de produire de la basse température. Si ce n’est pas le cas, il faut un système 3 voies thermostatiques qui recycle l’eau sortant de la chaudière à 70 °C vers le retour froid (60 °C minimum) pour éviter la condensation (point de rosée).