La sècheresse est sur toutes les lèvres… elle n’est pas nouvelle mais hélas, le phénomène s’amplifie d’année en année. De la petite cuve pour le jardin à l’installation autonome, les installations de récupération d’eau pluviale varient en taille, complexité, coûts… Le réseau Perperuna® développe un concept ambitieux « éc’eau-logis® » conçu par l’expert en la matière, Pierre L’écoleau.
Source et photos : Perperuna®
Différents experts s’accordent à dire que la multiplication des possibilités de stockage (publics, industriels, particuliers) d’eau de pluie devient nécessaire et urgente pour préserver la ressource collective qui s’épuise. « Jusqu’à ce que la douleur le lui enseigne, l’homme ne sait pas quel trésor est l’eau » disait Lord Byron. La récupération de l’eau de pluie et son stockage jouent un rôle tampon lors des afflux massifs qui créent des ruissellements importants, voire des coulées de boues, des glissements de terrains, des crues et des inondations. Loin d’appauvrir le niveau des nappes phréatiques, elle permet au contraire d’en réguler les recharges naturelles. Si le top reste l’utilisation de toilettes sèches, alimenter les toilettes « normales » ou son lave-linge avec de l’eau de la ville apparaît aujourd’hui comme une hérésie pour tout le monde.
Une réglementation floue et mal comprise
A première vue, la loi semble n’autoriser l’usage de l’eau de pluie que pour l’alimentation des WC, du jardin et du lave-linge… sauf à se trouver dans un site isolé. Mais Pierre a bien étudié les textes : « Il faut prendre conscience, d’une part de l’inviolabilité du domicile, qui est plutôt bien protégé en France, donc ne pas craindre de contrôles abusifs. D’autre part, il n’y a pas d’autorisation à obtenir, mais simplement une déclaration en mairie à faire lors d’une installation de récupération d’eau de pluie. » On trouve ceci dans l’arrêté du 21 août 2008 (arrêté principal sur l’eau de pluie). Par ailleurs, l’article L2224-12 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) précise : « Les usagers du service d’eau potable peuvent présenter à tout moment une demande de résiliation de leur contrat d’abonnement ». Enfin notons la circulaire du 9 novembre 2009 qui spécifie « Le service d’eau ne détient aucun pouvoir lui permettant d’imposer à un propriétaire occupant de cesser d’utiliser son puits ou son forage ou son installation de récupération de pluie. » La loi impose, et avec raison, de déconnecter physiquement (disconnexion AB par surverse totale ou disconnecteur BA) le réseau d’eau pluviale du réseau d’eau potable (en cas de travaux sur le réseau publique, les techniciens peuvent être amenés à purger les réseaux et donc aspirer une eau dont on ne connaîtrait pas la provenance). En cas de contrôle, c’est surtout cette disconnection physique qui va être vérifiée, en vue de préserver le réseau public. « Mais les restrictions d’usage définies dans l’arrêté du 21 août 2008, ne concerne QUE les usages d’eau de pluie NON potable, et par ailleurs, il ne peut être question d’amalgamer des usages privés familiaux avec des usages en bâtiments collectifs, ou locatifs ou publics. À la grande différence de ces derniers, un particulier chez lui consomme ce qu’il veut, comme il le souhaite ! » L’autonomie en eau est donc possible, jusqu’à la cuisine.
Une eau de qualité
« Le Concept éc’eau-logis® s’adresse aux particuliers ayant une volonté d’aller plus loin dans une démarche « éc-eau-logique » cohérente, explique Pierre L’écoleau, militant depuis 2007 dans la droite ligne de Joseph Orszagh. Leur motivation première n’est pas l’économie sur les factures, mais de consommer une eau de qualité sans impacter l’environnement. » Le ton est donné ! Si l’eau du robinet vous semble chlorée, calcaire, chargée en métaux lourds, en nitrates, en pesticides, parfois en fer, fluor, aluminium… sans parler de son coût qui continuera d’augmenter (il faudra bien financer le « Plan Eau »), la solution est là. Car l’eau de pluie a un très bon potentiel qualitatif à qui sait la filtrer. Elle est naturellement douce, ce qui est un avantage pour les usages domestiques : naturellement un peu acide, cette acidité est corrigée grâce à un stockage dans un matériau minéral, à savoir une cuve en béton, qui permet naturellement de neutraliser le PH à 7 /7,5. « Qui n’a jamais pris de douche avec de l’eau de pluie ne connaît pas le confort hydrique ! », expliquait Joseph Orszagh.
Si prévoir une installation dans un projet neuf semble simple (on enterre les cuves lors des travaux de terrassement ou de fondations), la faisabilité technique d’une installation en rénovation demande un peu plus d’études. Le principe est simple : Toiture / stockage / maison, ce qui nécessite peu d’infrastructure. Reste à déterminer le degré d’autonomie visé, compte tenu de la ressource (donc de la surface de toiture et de la pluviométrie locale), avec pourquoi pas des objectifs ambitieux : « L’autonomie en eau de pluie peut permettre de débloquer des permis de construire là où la distribution publique ne permet plus de nouveaux branchements supplémentaires. Couplée avec un assainissement individuel, elle permet la réhabilitation de sites isolés des réseaux ». Pour ce faire le réseau Perperuna® accompagne les porteurs de projet dans une conception et réalisation cohérentes et performantes de leur objectif, dans le respect de leurs motivations avec pour but d’atteindre l’autonomie complète. Attention, ceci vous amènera sans doute à devoir renoncer à vos toilettes conventionnelles !
Le principe
Après une étude de faisabilité qui prend en compte l’accessibilité (livraison des cuves, pelle de chantier, hauteur de travail nécessaire pour le levage des cuves), la nature du sol (rocheux ou non, présence d’une nappe phréatique…), les contraintes techniques, etc., vient l’étude de dimensionnement par la pluviométrie du lieu (Météo France sur 10 ans), la surface de captage (impossible sur une toiture végétalisée, en bardeaux de bois de moins de 5 ans ou en fibro-ciment amianté) et la consommation réelle (basé sur les factures passées) déterminant le stockage nécessaire pour satisfaire les besoins identifiés. L’autonomie est calculée sur 10 à 12 semaines pour faire face aux périodes de sécheresse (hors besoins du jardin).
L’installation va comprendre :
- Une ou plusieurs cuves en béton enterrées pour un stockage de 20 à 40 m3 (15 m3 minimum)
- Éventuellement un oxygénateur de bassin avec pierre bulleuse (un plus qui permet de réduire les risques de contamination bactérienne)
- Une pompe immergée (de 0,6 à 1 kW) de type pompe de puits
- Une préfiltration avant stockage (max 350 µ, pour retenir les feuilles), avec un couvercle étanche
- Un filtre à sédiments à 50 µ (filtre particules en suspension, lavable)
- Un régulateur électronique : gère la pression du réseau complété d’un petit réservoir à vessie (pour éviter de déclencher la pompe pour une toute petite demande) avec sécurité « manque d’eau »
- 2ème filtre à sédiments 5 ou 10 µ (jetable, changement tous les 4 à 6 mois, filtration plus fine)
- Un filtre à charbon actif en granulés à base de coco (changement 6 mois à 1 an selon sa taille) protège des nitrates, des pesticides, goût, odeur, couleur. C’est la base du traitement.
- Une stérilisation UV
- Filtration fine à évier cuisine sur cartouche Charbon Actif Comprimé (ou osmoseur avec éventuellement récupération de l’eau de rejet ou filtre Berkey®)
- Un compteur permettant de facturer « juste » la redevance en cas d’assainissement collectif (cf article R2224-19–4 du CGCT)
Compter 150 €/an de consommables.
Pour des raisons de manutention il est préférable de disposer de deux cuves de 10 000 litres reliées par des tubes PEHD 32 (qualité alimentaire) plutôt qu’une de 20 000 litres… de plus, cela permet de connecter l’alimentation à l’une et de pomper dans l’autre ce qui laisse décanter l’eau dans la première. Chaque cuve dispose d’un trop-plein.
Ces différents filtres permettent d’obtenir une qualité d’eau « BioCompatible » (sic Joseph Orszagh), c’est-à-dire bien plus que « potable » ! Le budget tourne autour de 15 000 € TTC selon le volume de stockage.
Les professionnels du réseau Perperuna® peuvent assurer un accompagnement jusqu’à la mise en service, conseiller sur le matériel à acquérir (sans obligation), proposer un contrat de maintenance / SAV annuelle. En 15 ans d’installations, Pierre n’a jamais eu de problème de matériel, il ne travaille qu’avec des marques reconnues proposant un SAV sérieux. Le réseau compte aujourd’hui une douzaine d’experts, formés par ses soins dans la plupart des régions de France. Avis aux amateurs !