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La petite maison qui prend de la hauteur

Comment troquer un pavillon exiguë et sombre contre une vaste maison lumineuse sans déménager ? Pousser le toit pour se faire une place au soleil. Autrement dit surélever et créer des ouvertures pour apporter surface, esthétique et lumière.

Texte : Claire Leloy – Photos : +d’architecture et VELUX

L’existant

A l’origine, une jeune couple investit dans une petite maison de plain-pied à Rennes. Si les 80 m² et la sympathique mezzanine sont suffisants dans un premier temps, il est entendu, dès l’acquisition, que cette maison sera transformée. Trois années et deux enfants plus tard, l’heure est venue de trouver rapidement une solution pour pousser les murs. Première étape : trouver un architecte capable de les accompagner dans ce projet. Charles-Henri de Ranchin (agence +d’Architecture) est l’homme de la situation. Il se rappelle les priorités que ses clients avaient à l’époque formulées : « La maison ne comportait que deux chambres en enfilade. Aussi, le premier souhait des maîtres d’ouvrage était d’optimiser l’espace pour aboutir à quatre chambres et développer le plus de surface possible dans les espaces de vie. »

Le projet

Pour répondre au besoin d’espace, la solution la plus fréquemment appliquée est sans doute l’extension. Elle aurait été possible ici aussi, mais le terrain ne présentant qu’une surface de 178 m², cette solution aurait obligé à sacrifier le jardin, pourtant idéalement orienté côté sud. L’architecte préfère ouvrir cette façade sud pour bénéficier à la fois de la lumière et des apports solaires thermiques. Le gain de surfaces se déroulera donc en hauteur, avec une surélévation. Il s’agit ici de retirer le toit, transformer la mezzanine en un véritable étage et d’ajouter un dernier niveau sous combles. « J’ai poussé la construction aux limites de constructibilité afin d’en tirer la plus importante SHON possible sans enlever le moindre m2 de jardin à la construction. »

Les éco-solutions

Au départ, l’éco-conception n’était pas un besoin particulièrement exprimé par les maîtres d’ouvrage. Mais c’était sans compter sur leur architecte. Charles-Henri de Ranchin est en effet fort convaincu de l’intérêt de l’éco-conception et de son pendant, l’éco-construction. Pour rehausser le petit pavillon, l’ossature bois lui semble être le système le mieux approprié du fait de sa légèreté : « Le bois pèse 20 fois moins que le béton… A défaut d’ossature bois pour le rehaussement, il aurait fallu renforcer la structure existante afin de supporter le poids de la surélévation. Cela aurait été plus cher et plus long. » C’est possible, mais c’est plus cher : l’argument est de poids. L’homme de l’art leur parle ensuite de conception intelligente, de lumière, de soleil, de bioclimatisme et donc de la nécessité d’ouvrir au sud et de changer les menuiseries qui ne sont pas efficaces. C’est ensuite au tour des isolants naturels : il entend isoler les nouveaux étages, mais aussi l’étage existant avec de la ouate de cellulose : « C’est un isolant fait à base de papier recyclé. Son utilisation combinée à une membrane perspirante évite le développement des moisissures ; il est peu cher et en plus produit localement puisque nous faisions appel à une usine de production située à Morlaix (Cellaouate). » Si, du propre aveu de l’architecte il est souvent difficile de faire accepter ses idées aux clients, ce projet-ci fut validé d’emblée à deux conditions : aller vers une esthétique contemporaine et se cantonner à un budget maximal de 160 000 euros.

A l’œuvre

Le chantier débute en octobre : le toit est enlevé. A partir de là, il faut tout repenser. Dans la partie existante, tout, à l’exception des murs extérieurs est démonté. « L’espace était exiguë, peu pratique, avec des chambres traversantes, un escalier mal placé… » Bref, table rase. La maison, construite dans les années 50, avait déjà fait l’objet de précédentes rénovations. Aussi, les murs, en parpaings, étaient isolés, par l’intérieur, avec de la laine de verre (100 mm). Ces parois sont sur-isolées, par l’intérieur, avec 140 mm de ouate de cellulose insufflée entre les montants d’une ossature rapportée. Pour les deux nouveaux niveaux, une ossature bois campe la structure. Elle est isolée à l’aide de 220 mm de ouate de cellulose insufflée entre les montants, fermés côté extérieur par des panneaux d’OSB et côté intérieur par des plaques de Placo après membrane d’étanchéité hygro-variable. La résistance thermique obtenue sur ces nouvelles parois est de 5,5 m².K/W. Pour la toiture, même recette, avec une épaisseur de 300 mm de ouate de cellulose pour un R de 7,5 m².K/W. Le confort dans la pièce sous combles sera plus que satisfaisant… « J’ai pris le parti de réaliser cette rénovation avec les mêmes exigences que celles que j’applique aux constructions neuves. Toutefois, ayant conservé la mezzanine existante et la dalle du RDC pour des contraintes financières, quelques imperfections subsistent aux niveaux des dalles. »

Ouvertures

Le principe de cette rénovation allait dans le sens de l’ouverture, pour rendre l’ensemble plus lumineux et plus moderne à la fois. Aussi, les deux petites fenêtres côté sud qui peinaient à faire entrer le soleil ont été remplacées par une grande baie vitrée présentant une ouverture de 4,50 mètres de large, ouvrant un accès direct sur le jardin. Des menuiseries en aluminium portant du double vitrage y ont été placées. L’ouverture est protégée par un débord de toiture à la forme travaillée qui protège du rayonnement estival autant qu’il donne à la maison un caractère bien prononcé. Six menuiseries (menuiseries alu double vitrage, Uw 1,4) ont été placées au premier étage. Pour rendre le second étage (sous toiture) aussi agréable que lumineux, l’éclairage naturel y a bien sûr été réfléchi. Une ouverture a été créée sur le pignon ouest et deux fenêtres de toit (menuiseries bois double vitrage UK08, VELUX) de belle taille (135 cm x 2) ont été placées côte à côte sur le pan sud de sorte à profiter au maximum de la lumière zénithale. Leur efficacité thermique est supérieure à celle des autres ouvrants (Uw de 1,1) mais surtout les verres sont traités avec une protection anti-UV qui permet de limiter les surchauffes. Bien sûr, ces fenêtres sont également protégées par des stores. Cet important travail au niveau des menuiseries, incluant ouvertures, remplacement des anciennes installations et équipements des nouveaux étages a largement respecté l’exigence de rationalité budgétaire puisque ce poste se monte à 15 000 euros (TTC).

Les travaux ont été achevés en moins de 6 mois. Au mois de mars 2013, la famille reprenait ses droits dans sa nouvelle maison après avoir quitté « l’ancienne » depuis octobre. Au rez-de-chaussée, un vaste séjour de 40 m², totalement décloisonné a remplacé le petit salon (20 m²) coupé par l’escalier. Ouvert sur l’extérieur, baigné de lumière, il accueille un îlot central qui annonce la cuisine, disposée sur le mur opposé. A l’étage, desservi par un nouvel escalier déporté sur le côté, 3 chambre agréables. Puis au dernier une belle suite parentale de plus de 25 m² où rien ne se perd puisque les soupentes (qui ne sont pas comptabilisées dans la surface habitable) ont toutes été aménagées en placards et autres dressings. Bref, une maison moderne, pratique et lumineuse. Cerise sur le gâteau : des vitrages de qualité, de bons apports solaires et l’isolation efficace aboutissent à un réel confort pour des dépenses tout à fait raisonnables (de l’ordre de 70 kWh/m².an). Bilan : « Les maîtres d’ouvrage étaient tout à fait satisfaits de cette réalisation… à tel point qu’ils m’envoient des clients. »

Des fenêtres de toit performantes

Les fenêtres de toit doivent être encore plus performantes que les autres. Celles choisies par l’architecte (type GGL 3076, Velux) se distinguent par bon nombre d’atouts :

  • 20 % de déperditions énergétiques en mois par rapport à une fenêtre double vitrage « classique »
  • Jusqu’à 10 % de vitrage en plus (grand clair de vitrage)
  • Double vitrage peu émissif avec lame argon : 2 fois plus isolant qu’un double vitrage d’il y a 20 ans
  • Transmission lumineuse apportant jusqu’à 63 % de lumière en plus
  • Contrôle solaire (protection UV) et vitrages peu teintés

 

Le projet en bref

Type : surélévation d’un pavillon en ville

Lieu : Rennes (35)

Architecte : + d'Architecture

Surfaces (Shab) : 125,5 m²

Livraison : 2013

Procédé constructif : ossature bois

Isolation : ouate de cellulose (Cellaouate)

Menuiseries : doubles vitrages et fenêtres de toit VELUX

Chauffage et ECS : chaudière à condensation (Viessmann)

Coût total des travaux : 162 000 euros (TTC)

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