Bien plus exigeante que la RT2012 (0,6 m³/h.m² de surfaces déperditives sous 4 pascals, correspondant à un vent de 9 km/h), la construction passive impose une étanchéité à l’air de 0,6 vol/h sous 50 pascals (soit environ 0,16 m³/h.m² sous 4 pascals), ce qui correspond à un vent de 32 km/h.
Le recours à des menuiseries étanches (certaines sont certifiées) ne dispense pas d’une très grande vigilance lors de leur pose. On visera un Uw ≤ 0,8 et un facteur solaire ≥ 50 %, la majorité du temps en triple vitrage.
L’étanchéité se mesure en fonction des mouvements d’air (intérieur vers extérieur) dans un bâti sous une pression donnée, différente de la pression atmosphérique pour faciliter la mesure. Pour le passif, on quantifie des volumes d’air extraits (le volume d’air contenu dans le logement étudié) par heure sous une pression de 50 Pascals. La maison passive est particulièrement exigeante sur cette question : trois fois plus que la règlementation thermique française. Le standard préconise ainsi des valeurs inférieures à 0,6 vol/h, tout en soulignant qu’un résultat situé entre 0,2 et 0,6 est tout à fait accessible. Cette valeur limite de 0,6 vol/h correspond à une surface déperditive de 56 cm². Les certifications du passif imposent une vérification de cette étanchéité par une entreprise spécialisée indépendante.
Réalisé avec une porte soufflante permettant de maîtriser la pression de l’air à l’intérieur du bâtiment (Blower Door), le test d’infiltrométrie vise à quantifier les débits d’air qui transitent involontairement hors d’un bâtiment, bref : les fuites. La mise sous pression (surpression ou dépression) intensifie les fuites d’air habituelles permettant une quantification précise. L’installation est reliée à un système informatique qui enregistre toutes les valeurs utiles pour comprendre le comportement de l’air dans la maison. Les informations sont instantanément traitées par l’ordinateur afin de donner une mesure d’étanchéité. Ce test est réalisé en cours de chantier (à la mise hors d’eau hors d’air) et à la fin du chantier.
Meilleure qualité de l’air (filtré correctement par la VMC)
Atténuation des bruits extérieurs
Meilleure performance des isolants (l’air est immobile)
Meilleure performance énergétique du bâtiment
Meilleur confort thermique
Pérennité du bâtiment dans le temps (pas de condensation dans les parois)
Quelle que soit le système constructif choisi, chaque jonction doit être correctement traitée avec les adhésifs, mastics-colle, enduits sur treillis, joints expansifs (type compribande), bouchons en caoutchouc (sortie de gaine) adaptés. Il importe ainsi que le concepteur et le maître d’œuvre aient une vision d’ensemble du projet et gardent en tête cette nécessité de continuité de l’étanchéité. Tout assemblage, tout perçage en vu de passage réseau, tout ajout d’élément aura été réfléchi avant et envisagé par rapport à l’ensemble du bâtiment, de sorte à éviter toute fuite d’air.
Les passages obligatoires au travers de l’enveloppe
1 câble pour l’alimentation électrique (le reste de l’installation doit être dans le volume chauffé, tableau électrique inclus)
1 tuyau pour une arrivée de gaz
1 tuyau d’arrivée d’eau froide
1 bouche d’air neuf de la VMC (manchette étanche)
1 bouche d’air vicié de la VMC (manchette étanche)
tuyaux d’évacuation des eaux usées : étanchéité assurée par des siphons
Prévoir une étanchéité de 5 cm autour de chaque traversée.