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Réussir son installation photovoltaïque

Réussir son installation photovoltaïque

Installateur : E.I. Marc Tricot (86)

Le photovoltaïque fait partie des solutions permettant de développer les énergies renouvelables conformément aux objectifs de la loi de Transition Energétique. Toutefois, des entreprises récentes, agressives commercialement, et peu expérimentées alimentent les anecdotes sur des contre-performances bien dommageables à une filière qui existe pourtant depuis longtemps.

La complexité du sujet s’est encore alourdie avec de nombreuses discussions sur les tarifs d’achat du kilowattheure électrique auprès d’EDF et des Entreprises Locales de Distribution (ELD). Voici quelques conseils pour bien choisir son installateur, s’assurer du bien-fondé de son installation et un point sur les démarches à accomplir. Nous nous limitons volontairement ici aux installations de moins de 3 kWc, le cas le plus fréquent chez les particuliers.

 

1/ Envisager une installation rationnelle

Le photovoltaïque est classé parmi les énergies renouvelables car il utilise pour son fonctionnement une source d’énergie primaire inépuisable, le rayonnement solaire. La première condition est donc de disposer d’une toiture orientée sud (ou à la limite sud-est ou sud-ouest) ou d’un pignon bien orienté pour une installation en casquette. Il faut idéalement que l’emplacement soit totalement exempt de masque (ombre provoquée par une cheminée ou un feuillage par exemple), avec une inclinaison par rapport à l’horizontale comprise entre 15 et 45 °. En cas de masque, il est possible d’améliorer la performance avec des diodes by-pass placées en parallèle des cellules, mais le système devient plus complexe à optimiser.

Il faut ensuite imaginer la surface qu’occuperont les capteurs sur la toiture. Un toit solaire a généralement une taille comprise entre 10 et 30 m² – une surface non négligeable qui va modifier l’aspect de la maison. Dans le cas d’un bâtiment neuf, ces prescriptions doivent être intégrées dès la phase de conception, sachant que d’autres paramètres plus ou moins contraignants seront à prendre en compte comme l’orientation du bâtiment, l’inclinaison du toit, les masques inévitables, la réglementation etc. Contactez la mairie, de façon à connaître les éventuelles contraintes urbanistiques du site photovoltaïque. Si l’intégration sur le bâtiment n’est pas possible, une installation au sol est envisageable, mais ne bénéficiera pas des mêmes conditions de vente de l’électricité.

Photo : EURL EDS David Delvoye - QualitEnR

2/ Réduire ses consommations électriques

L’électricité est considérée comme la forme la plus noble de l’énergie, à la fois parce qu’on peut l’utiliser de multiples manières et qu’elle est la plus difficile et la plus chère à produire (économiquement et énergétiquement). Elle se transporte très rapidement (300 000 km par seconde), mais on ne sait que très mal la stocker. C’est pourquoi elle doit être réservée aux applications pour lesquelles il n’y a pas d’autre solution comme l’éclairage, les appareils électroniques ou les moteurs (les usages spécifiques). En revanche, pour le chauffage de l’eau, de l’espace ou de la nourriture, il est recommandé d’utiliser une énergie plus “brute” (chaque transformation de l’énergie entraîne des pertes). Plus généralement, les économies d’électricité doivent toujours venir en premier, et ceci est encore plus vrai lorsque l’on projette l’installation d’un toit photovoltaïque dont les coûts sont élevés.

Il existe un potentiel d’économie d’électricité dans tous les ménages. Pour être démonstratif, un projet photovoltaïque doit couvrir au moins 40 % des besoins en électricité.

3/ Choisir un installateur

La première démarche est de consulter son espace Info Energie (0810 060 050). On y trouvera un conseil gratuit et objectif et la liste des entreprises labellisées RGE de la région, ayant souscrit les assurances obligatoires (responsabilité civile et décennale). Privilégiez les installateurs locaux, et demandez à visiter des installations déjà réalisées. Il existe aujourd’hui sur le marché une offre de plus en plus abondante et certains fournisseurs peu scrupuleux n’hésitent pas à augmenter leurs prix en fonction des aides disponibles. Pour éviter cette forme de spéculation, il faut contacter plusieurs installateurs de manière à comparer les offres entre elles, sans pour autant multiplier les demandes de devis qui pourraient occasionner un surcroît de travail non rémunéré pour les installateurs sérieux.

Des listes d’installateurs sont aussi disponibles sur le site de Qualit’ENR ; auprès des organismes de représentation : ENERPLAN, au CLER (Comité de Liaison des Energies Renouvelables), au SER (Syndicat des Energies Renouvelables) ou encore auprès de l’association nationale représentante des installateurs travaillant dans les énergies renouvelables. N’hésitez pas à fréquenter les foires et salons, mais ne signez jamais rien sur place, avant d’avoir fait visiter votre maison ! Tout installateur sérieux se déplace pour évaluer la faisabilité du projet.

4/ Comparer les devis 

  •  Les puissances

La puissance (ou la capacité de production) d’une installation photovoltaïque s’exprime en Wc ou kWc (Watt-crête ou kilowatt-crête). C’est une unité qui permet de comparer des panneaux de marques et technologies différentes entre eux, puisque 1 Wc, peu importe la surface ou la technologie du panneau, produira toujours la même quantité d’énergie dans les conditions standardisées. Pour les panneaux les plus courants, 1 kWc correspond à une surface d’environ 10 m2, mais en fonction de la technologie, elle peut varier de 7 à 20 m².

Les panneaux produisent des « kilowattheures » (kWh) qui représentent une quantité d’énergie électrique : ce sont ces kWh que vous achetez à votre fournisseur d’électricité, ce sont aussi eux qui seront vendus à EDF (ou à une entreprise locale de distribution) actuellement à un tarif fixe. Voir ici le site d’Hespul. Ainsi, il est important de se baser sur la puissance-crête et non sur la surface des panneaux comme outil de comparaison entre différents systèmes.

  • Le matériel

Il n’existe pas encore de norme publique française pour l’installation et la pose du photovoltaïque, mais la fabrication des modules est régie par la norme NF 61 215 pour des panneaux dits «cristallins» et NF 61 646 pour les panneaux de type «couches minces» ou «amorphe». Depuis le 1er janvier 2014 les équipements photovoltaïques ne sont plus éligibles au crédit d’impôt. Mais il ne faut pas négliger ces normes pour autant, elles garantissent une qualité en matière de stabilité mécanique et de respect des paramètres électriques.

La pose de l’installation photovoltaïque doit respecter les règles en vigueur du point de vue de la construction (normes NF DTU, règles professionnelles et évaluations techniques) et du point de vue électrique (norme NF C15-100 et guide UTE C15-712-1).

A ce titre, l’installateur doit remettre, en fin de travaux, une attestation sur l’honneur certifiant que :

  • l’intégration au bâti a été réalisée dans les règles d’éligibilité précisées dans l’arrêté du 4 mars 2011
  • les ouvrages exécutés pour incorporer l’installation photovoltaïque dans le bâtiment ont été conçus et réalisés de manière à satisfaire l’ensemble des exigences auxquelles ils sont soumis.

De même, il doit obtenir le visa du CONSUEL pour l’attestation de conformité électrique qu’il aura pré-rempli.

 Photo : Installateur Quenea

5/ Vérifier le dimensionnement de l’installation

L’installation se compose de panneaux, d’un onduleur (conversion de l’énergie continue en énergie alternative) et de câbles. La conception d’une installation photovoltaïque efficace nécessite la prise en compte de plusieurs points ayant une influence directe sur le ratio de performance du système : l’association des composants entre eux, la mise en œuvre de l’installation et l’adaptation de la typologie du système aux contraintes du site. Ainsi, le rendement de l’onduleur et son adaptation aux caractéristiques du champ photovoltaïque sont à étudier (les meilleurs ont un rendement de 96 %). Si un onduleur n’est pas correctement dimensionné le rendement et la performance de l’installation photovoltaïque seront réduits d’autant. Sa puissance est généralement comprise entre 80 % et 100 % de la puissance crête de l’installation : un champ de 1 kWc recevra un onduleur de 700 W ou 600 W pour une façade. Influent également sur la performance globale de l’installation : la présence de masques (proches et lointains), les pertes dans les câbles (maximum 3 %, idéalement 1 %), la température de fonctionnement des modules (favoriser la ventilation des capteurs), la typologie de câblage et la tolérance sur la puissance crête de l’installation (divergence entre puissance théorique nominale et puissance réellement installée) etc. Une protection contre les surtensions venant par le réseau (foudre) doit être prévue dans l’onduleur.

6/ Comparer les services

De plus en plus d’installateurs se chargent d’effectuer les démarches administratives à votre place. Cette prestation de service représente une faible charge, généralement incluse dans votre devis. (Voir encadré les démarches à effectuer)

  • La maintenance

La seule maintenance qui sera en principe nécessaire sur votre installation, si elle est correctement réalisée, sera le changement de l’onduleur lorsqu’il tombera en panne, ce qui n’arrive en moyenne qu’une fois tous les dix ans d’après le retour d’expérience au niveau mondial. Il faut compter environ entre 0,3 €/Wc et 0,6 €/Wc pour le changement d’un onduleur. C’est pourquoi certaines entreprises vous proposent un forfait annuel comprenant la maintenance et parfois des services connexes. Il existe également des services de monitoring, comme un suivi électronique de votre production, pour repérer les éventuelles pannes. Afin d’être certain que le système produit de l’électricité, il est important de faire un relevé du compteur de production au moins une fois par mois, et de comparer la production mensuelle avec la production prévue (ou la production de l’année précédente). Un écart de +/- 20 % peut être normal, surtout si vous avez remarqué un mois particulièrement pluvieux / nuageux / ensoleillé. Pour obtenir un référentiel de production, n’hésitez pas à consulter la carte mensuelle.

  • Les garanties

Votre installateur doit avoir souscrit une garantie décennale qui s’applique sur l’installation (partie électrique et partie étanchéité). Si une fuite d’eau a lieu dans votre habitation du fait de la pose des panneaux solaires en intégration toiture, cette garantie décennale s’appliquera. En revanche si un problème survient au niveau des modules, la garantie est de 2 ou 5 ans en fonction du fournisseur. Il est aujourd’hui possible de voir des extensions de garanties étendues à 10 ans. L’onduleur bénéficie des mêmes garanties. Une assurance « bris de machine » peut également être souscrite, dans la multirisque habitation. Un surcoût financier pour cette assurance n’est pas systématique. Pour connaître le montant de cette dernière, contactez votre assureur.

La garantie du constructeur s’applique sur le rendement des panneaux solaires, qui assurent 80 % de rendement pendant 20 ou 25 ans, selon les fabricants. Attention à ne pas confondre cette garantie avec la durée de vie des panneaux solaires, qui peut être nettement plus élevée (plus de 30 ans). En fin de vie, les panneaux sont recyclés par l’association PVCYCLE, créée en 2007. Il existe d’autres types de garanties comme celles appliquées aux modules ou aux onduleurs. Ces dernières s’étendent généralement sur une durée de 5 ans.

7/ Comparer les coûts

De manière générale, il faut compter environ 3 à 4 €/Wc, pose comprise, pour les petits systèmes de 1 à 5 kWc (pose comprise), en intégration toiture. Ceci est le prix total du devis divisé par le nombre de Wc. Ces prix sont indicatifs et varient en fonction de la complexité de chaque site. Attention d’autres coûts additionnels sont à prévoir, comme le raccordement au réseau évalué à environ 1 000 €. Demandez des précisions à votre installateur s’il sous-traite la pose.

Certains projets peuvent bien sûr être plus chers s’ils intègrent des services annexes ou si la mise en œuvre est complexe du fait de la configuration du bâtiment. N’hésitez pas à comparer les offres entre elles et à demander conseil à votre Espace info énergie.

Une fois votre installation de production connectée au réseau, vous devrez vous acquitter des charges annuelles d’accès au réseau (comme pour votre abonnement consommateur par exemple), dont le niveau est fixé par le gouvernement. Pour un petit producteur (P<18 kWc), ces frais sont de 53,40 € HT/an (au 1/08/2015).

8/ Bien se renseigner sur les aides à l’investissement

Le nancement d’une installation photovoltaïque pour les particuliers se fait surtout grâce au tarif d’achat et d’aides éventuelles de collectivités locales et de la TVA à taux réduit de 5,5 %, si le bâtiment a plus de 2 ans et si la puissance est inférieure à 3 kWc. Des régions françaises se mobilisent pour soutenir le développement du photovoltaïque, en particulier les projets en autoconsommation et les projets citoyens. Les Espaces Info Energie pourront vous renseigner sur la totalité des aides auxquelles vous pourrez prétendre. Les revenus issus d’une installation photovoltaïque de puissance inférieure ou égale à 3 kWc, détenus par un particulier ne sont pas imposables au titre de l’impôt sur le revenu à la condition que le producteur soit propriétaire d’installations PV impliquant au maximum deux points de raccordement au réseau.

9/ Comprendre les principes de vente d’électricité

  • Les options de vente

Option vente de la totalité de la production : l’intégralité de votre production sera injectée sur le réseau et vendue au tarif fixé par la loi. Un point de branchement spécifique à la production sera alors créé par le gestionnaire de réseau (ERDF ou régie). Vos consommations continueront de transiter intégralement par votre compteur de consommation existant comme habituellement. Cette option de branchement est en général un peu plus onéreuse que l’option vente du surplus.

Option vente du surplus : la production électrique est prioritairement consommée sur place par les appareils en cours de fonctionnement (autoconsommation). Seul le surplus de votre production par rapport à vos consommations instantanées sera injecté sur le réseau et vendu. Cette option demande une intervention relativement simple sur le réseau puisque seul un compteur de production est ajouté (comptez un coût de raccordement de 200 à 400 € en moyenne).

Option autoconsommation totale : la totalité de la production est réputée consommée sur place. Aucun compteur de production n’est installé (très faible coût de connexion réseau) et vous ne pouvez pas bénéficier d’un contrat d’achat. Votre production est une économie sur votre consommation au sens strict. Vous aurez toujours une relation contractuelle avec ERDF, à travers une convention d’exploitation.

Compte tenu des lois de la physique, l’électricité sera dans tous les cas utilisée au plus près de son lieu de production. En cas d’arrêt de la distribution d’électricité venant du réseau (panne, travaux de la compagnie d’électricité), l’onduleur ne débite aucun courant sur le circuit intérieur ni sur le réseau.

Depuis la libération du marché de l’énergie, il est possible de vendre la production d’énergie photovoltaïque à n’importe quel acheteur. Le prix d’achat de l’électricité peut théoriquement être différent d’un acheteur à l’autre. Cependant, EDF et les ELD, ont l’obligation d’acheter l’énergie d’origine renouvelable à un tarif d’achat fixé par des arrêtés tarifaires.

Le contrat d’achat

Le contrat est signé pour une durée de 20 ans avec prise en compte de l’inflation. L’énergie susceptible d’être achetée est plafonnée à l’équivalent de 1 500 heures de production à pleine puissance en métropole (1 800 heures dans les DOM et en Corse). La demande de contrat d’achat doit être adressée à ERDF qui la transmettra par la suite à EDF AOA (Branche solaire). Il faudra alors fournir une copie du récépissé du permis de construire ou de la déclaration de travaux.

Le tarif d’achat est fixé en fonction de la date de réception complète des documents par ERDF. Le contrat d’achat prend effet à la date de mise en service.

10/ S’organiser pour les modalités administratives

Si vous souhaitez installer et exploiter un système photovoltaïque en France, sachez que les démarches administratives sont longues et complexes. La durée minimale est d’environ 6 mois, même si, dans certaines régions, elles ont été réduites à 3 mois. Cette optimisation résulte des groupes de travail engagés par plusieurs acteurs de la filière pour une simplification de ces démarches.

Concernant les documents d’urbanisme, pour les bâtiments existants, une simple déclaration préalable est donc nécessaire. Pour un bâtiment neuf, il est bien sûr préférable d’intégrer le toit solaire dans la demande de permis de construire.

 

Les démarches administratives sont nécessaires pour l’obtention de deux contrats :

  • Contrat de raccordement qui permet d’injecter de la production photovoltaïque sur le réseau. Désormais ERDF a mis en place un portail internet qui vous permet d’effectuer les demandes en ligne. www.erdfdistribution.fr
  • Contrat d’achat grâce auquel EDF AOA ou les régies locales, peuvent vous acheter l’électricité produite aux tarifs actuellement en vigueur.

Si vous faites partie des 5 % de français alimentés par un « distributeur non nationalisé » (en général une régie), toutes les démarches seront à faire auprès de lui directement, et ce pour les 2 contrats (contrats de raccordement et contrat d’achat).

Pour aller plus loin :

L’association HESPUL peut être considérée comme la référence française du photovoltaïque. Elle jouit d’une expertise reconnue, du fait notamment, de sa longue expérience dans le photovoltaïque raccordé au réseau. Sur le site, vous trouverez des guides à télécharger et de nombreuses informations complémentaires sur le fonctionnement d’une installation. 

 

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