Il y a encore 15 ans, le bois massif évoquait majoritairement les constructions en bois empilé. Il faudra désormais préciser, car le CLT (Cross Laminated Timber), bois lamellé-croisé ou panneau de bois massif, s’est fait une belle place dans le monde de la construction bois. Il a fait partie des grands sujets abordés en détails au dernier Forum Bois de Nancy. Il est même devenu un concurrent très sérieux pour le béton armé !
Ces panneaux massifs sont constitués de couches croisées à 90°, elles-mêmes constituées de lames aboutées dans le sens de la longueur et de la largeur, à l’image du bois lamellé. Ces couches peuvent être associées entre-elles soit par collage, soit par clouage ou encore par tourillonnage. Il en résulte des panneaux de très grandes dimensions (jusqu’à 70 m²), dont la seule limite est le transport routier, d’épaisseur de 6 à 40 cm selon le nombre de plis (toujours impair). C’est le croisement des plis qui assure une stabilité dimensionnelle au bois (pas de tuilage ou de retrait) et une grande résistance structurelle, qui permet de les utiliser en voile travaillant (panneaux auto-portants). On l’utilise en plancher, mur et toiture, seul ou associé à d’autres matériaux (isolants) ou d’autres systèmes constructifs (ossature bois, poteau-poutre, béton etc.) Le CLT se développe également dans la construction modulaire. Il est utilisé pour tous les types de bâtiments. L’essence la plus utilisée est l’épicéa, mais d’autres résineux comme le douglas, le mélèze, le sapin ou le pin, et certains feuillus, comme le chêne ou le hêtre, peuvent également être utilisés. Certains panneaux associent deux essences, pour offrir une face plus noble côté visible. Il permet l’utilisation de bois local, souvent non valorisé pour d’autres usages.